Dayuse.com, la nouvelle arme anti-Airbnb pour les hôtels?

Dayuse.com, la nouvelle arme anti-Airbnb pour les hôtels?

Partager

Share Twitter
Share Facebook
Share Linkedin

Publié sur le site www.challenges.fr | 17/09/2016 | Lien direct

Nouveau site internet, spot télévisé national, campagne d’affichage d’envergure à Paris et à Londres… La rentrée démarre sur les chapeaux de roues pour la plateforme Dayuse.com. Le créneau de cette PME parisienne créée en 2010: "démocratiser les réservations de chambres d’hôtel en journée au prix le plus juste". Le site propose ainsi aux internautes des chambres à prix cassés, le temps de quelques heures.

Un bon plan pour les clients mais aussi pour les professionnels qui pâtissent de plein fouet de la concurrence féroce d’Airbnb doublée d’une dépendance commerciale croissante des plateformes de réservation type Booking ou Expedia. Sans compter, pour des capitales comme Paris et Bruxelles, les effets désastreux des attentats sur l'activité.

Grâce à l’optimisation de l’occupation de leurs chambres, "les hôtels partenaires voient en moyenne augmenter leurs revenus de 10% grâce à nous, assure David Lebée, fondateur de Dayuse, lui-même ancien hôtelier. On ne casse pas l’industrie, on lui redonne du pouvoir d’achat."

60% à l'export

Le message est bien rodé. Si bien que l'entreprise évite soigneusement -image de marque oblige- de surfer sur une "communication trop sulfureuse". Ainsi, exit les "5 à 7", place à la clientèle "loisirs et bien-être". La plateforme insiste aussi sur l’utilité du service pour les voyageurs en transit et une clientèle business (ex : interviews d’artistes, entreprises de présentation produits dans une suite…). Pour convaincre les hôtels réticents, David Lebée a ainsi volontairement opté pour un positionnement "premium", en référençant une majorité d’hôtels 3 à 5 étoiles de grandes métropoles.

Une "communication plus saine" et surtout lucrative, à en croire les résultats affichés par l’entreprise qui se rémunère grâce à une commission moyenne de 17%, prélevée sur les transactions effectuées. En l’espace d’à peine cinq ans, Dayuse revendique 100.000 réservations en 2015 pour un volume d’affaires de 10M€ en 2015, dont 60% à l’export. Présente dans 16 pays (Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Brésil, Emirats arabes unis…), la société aurait déjà séduit plus de 2.000 hôteliers (dont 429 à Paris et des grands groupes tels Accor et Marriott) et quelque 200.000 clients à travers le monde. Employant 60 salariés, elle s’appuie ainsi sur une filiale américaine, un bureau à Sao Paulo et un autre à Hong Kong qui ouvrira d’ici la fin de l’année.

Levée de fonds de 15 M€

Une internationalisation qui va être décisive dans les mois et années à venir, pour s’imposer face à de nouveaux concurrents en France et à l’étranger tels que Soroom, ou encore Hotelsbyday (fondée par un ancien collaborateur de Dayuse). Raison pour laquelle la start-up a réalisé fin 2015 une levée de fonds conséquente d’un montant de 15 millions d’euros auprès de Idinvest Partners et Partech Ventures. "Même si nous avons toujours été rentables, cette croissance à deux chiffres suppose que nous réalisions de lourds investissements, en particulier dans la communication. Notre campagne actuelle a mobilisé à elle seule près d’un million d’euros", déclare David Lebée pour qui anticipe déjà les étapes d’après.

L’entrepreneur souhaite en particulier développer les partenariats avec d’autres professionnels en enrichissant leur offre telles des compagnies aériennes ou encore des banques. Autre chantier ouvert, celui de la "daycation" (contraction de "day" et "vacation" – vacances en anglais).

L’idée: permettre aux hôteliers de commercialiser l’accès à leurs infrastructures intérieures (ex : salle de sport, sauna…) et extérieures (terrain de tennis, golf, plage privée…) à un prix fixé "en fonction de leur standing". David Lebée espère ainsi encore accélérer son rythme de croissance pour atteindre "500 millions d’euros à un milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020". Une ambition qui devrait lui donner bien des nuits blanches...