La location à l’heure séduit l’hôtellerie

La location à l’heure séduit l’hôtellerie

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Publié sur le site www.Lesechos.fr| 05/04/2017  Lien direct

En transit pour quelques heures ? Envie de décompresser entre deux rendez-vous stressants ? Besoin d'une salle de réunion plus classe que le Starbucks du coin ? Pourquoi ne pas tenter sa chance dans un hôtel de luxe en payant une fraction du prix a iché pour la nuit. La formule de la location à l'heure fait son chemin dans l'hôtellerie haut de gamme qui y voit le moyen d'améliorer le taux d'occupation des chambres et donc le compte d'exploitation.

Exemple au Pullman de la gare du Midi de Bruxelles. Sur les 237 chambres, trois à sept sont ainsi louées quotidiennement « sur la base de tranches horaires, de trois, six ou neuf heures », explique le directeur général Julien Bonomo, qui passe pour cela par Dayuse.com.

Lancée en 2010 par des pros de l'hôtellerie, cette plate-forme d'origine française implantée dans une vingtaine de pays vise aussi bien la clientèle loisirs que celle des cadres en déplacement. Dayuse travaille aussi bien avec des établissements indépendants que des grands groupes, AccorHotels (propriétaire de Pullman justement), Marriot, Hilton... Le site vante les tarifs attractifs : jusqu'à 75 % de réduction sur les prix a ichés à la nuit.

CLIENTELE AFFAIRES

« Cette activité se développe rapidement et concerne à une écrasante majorité un usage professionnel», constate Julien Bonomo dont l'établissement est, il faut le dire, idéalement placé, en face des quais de l'Eurostar. Parfait exemple de ces hôtels « a aires » contemporains (gros accent mis sur le design), le Pullman de Bruxelles (comme les 116 autres de la chaîne) met gratuitement à disposition de ses clients, salle de gym , sauna ainsi qu'un catalogue de 80 films dans les chambres. Pourtant comme les autres établissements de la capitale belge, il a sou ert des attentats et de la fuite des touristes qui a suivi, avec, comme résultat la faillite et la fermeture en décembre dernier, d'un grand Sheraton.

Sans oublier la concurrence désormais bien installée des plates-formes de location temporaire chez les particuliers, Airbnb et autres qui mordent sur la clientèle business et plus seulement loisirs. « Le côté "comme à la maison" plaît à certains clients. »

NOTORIETE LOCALE

Selon le manager, cet hébergement alternatif représente désormais « l'équivalent de près de 30 % du parc hôtelier de Bruxelles ». Il devient plus di icile pour l'hôtellerie classique d'atteindre les 75 % de taux d'occupation des chambres, leur seuil théorique de rentabilité. Par ailleurs, même lorsqu'elles sont louées pour la nuit, les chambres restent en général inoccupées dans la journée, ouvrant la possibilité d'une exploitation « secondaire», entre 11 heures et 17 heures. Ce qui reste compatible avec les horaires du personnel de nettoyage. «C'est ça la vraie di iculté », relève Julien Bonomo.

Après les chambres, la location fractionnée devrait s'étendre aux parties communes des hôtels, lobby, restaurant, bar, salles de séminaires. « L'objectif reste identique : mieux rentabiliser des espaces inoccupés » dit-il. Il y voit un autre avantage : « créer de la vie, de l'animation dans l'hôtel, et accroître sa notoriété auprès de la clientèle locale » . Le rêve de tous les hôteliers qui rivalisent d'idées pour attirer les familles avec leur brunch et les jeunes amateurs de mixologie dans leurs bars à cocktails.

STAYCATION

Autre établissement du groupe Accorhotels, le MGallery Paris Bastille Boutet propose une formule journée cocooning mère/fille ou copines. Pour 160 euros à deux, chocolat chaud compris, on peut profiter de la piscine de l'hôtel , son sauna et hammam. Dans la même veine, les hôteliers souhaitent développer le concept de « stay-cation ». L'idée ? inciter les habitants des grandes villes à faire un « break » en partant en week-end.... à l'hôtel. De préférence dans un palace !